Leading & Coaching Academy
Qu'on se le dise, l'appellation «coach» ne pourra jamais être protégée au niveau mondial ; l'International Coach Federation, première
fédération présente dans plus de 100 pays, en a fait son deuil il y a plusieurs années déjà. Ce constat est cruel alors que trop de personnes
se prétendent «coach». Logique : le métier est attirant mais elles n'en connaissent ni la teneur véritable ni l'éthique et n'ont généralement
pas suivi de formation spécifique (1). Beaucoup de consultants, formateurs, conseillers en divers domaines qui se sont institués 'coachs'
confondent ainsi la position basse et la maïeutique du coach avec la formation individuelle et le conseil personnalisé. Chaque métier
est noble et mérite d'être appelé par son nom.
En collaboration avec l'European Mentoring and Coaching Council, l'ICF a déposé un texte auprès du Comité Economique et Social
Européen (2) (CESE) donnant une définition commune et précisant les compétences de base du coach. Les premières remarques du CESE
sont attendues prochainement et donneront lieu à des amendements menant à un texte définitif. En quoi est-ce utile ?
«Hard» et «Soft» laws
En matière juridique existent deux types de lois : les «hard» et «soft» laws. La «hard» law est celle qui paraît dans les
journaux officiels - le Moniteur en Belgique. Tandis que la «soft» law émane de l'autorité qui représente officiellement
la profession. C'est le cas de l'ICF et de l'EMCC qui ont décidé d'autoréguler la profession.
La «soft» law du coaching reprend le texte commun préparé par l'ICF et l'EMCC, forme de compromis entre les célèbres 11 compétences
de l'ICF et les compétences vues par l'EMCC. Ce texte est important car il constituera la référence vers laquelle se tournera
un juge s'il est saisi d'une plainte portant sur la pratique du métier et, ainsi, bâtir la jurisprudence. Il formera également
une nouvelle référence indiscutable pour les coachs professionnels, quelle que soit leur obédience.
La profession reste ouverte mais...
Quoi qu'il en soit, nous pouvons nous réjouir que la profession reste ouverte et non trustée par un lobby ou sujette à des
barrières à l'entrée restrictives (exemple : avoir suivi un tel type d'études universitaires pour devenir coach, ce qui
exclurait toute personne ne les ayant pas suivies). Restons néanmoins vigilants. De plus en plus de personnes vont entrer
dans la profession. Nous le voyons car des écoles de coaching de tous acabits naissent et peuvent s'imposer sur le marché
grâce à un marketing puissant. Heureusement que nous disposons de deux modes de sélection de choix : la certification ICF
pour les coachs professionnels et la reconnaissance officielle par l'ICF des programmes spécifiques au coaching (ICF ne
reconnaît pas les écoles mais seulement les programmes).
(1) Des formations aux outils (PNL, AT, neuro-sciences, systémique,
MBTI, etc.) n'enseignement pas le processus de coaching et ne sont pas considérées comme des 'formations spécifiques au coaching'.
(2) Le Comité économique et social européen (CESE) est l'assemblée consultative des partenaires économiques et
sociaux européens. Le CESE a été établi pour permettre à tous les acteurs économiques de se faire entendre
(moyennant des avis formels) de la Commission, du Conseil et du Parlement, et de participer ainsi au processus
décisionnel de l'Union européenne. Les avis émis par le CESE sont publiés au Journal officiel de l'Union
européenne et sont au nombre de 170 par an en moyenne.
Voir aussi : Le coaching s'autoréglemente